Il y a quelques jours, je vous donnais mon avis sur Jok’Rambo, le dernier projet en date du talentueux rappeur français Jok’Air. L’équipe Inter-Peura et moi-même avons souhaité en savoir plus sur l’artiste et sur son disque. Le succès de Jok’Rambo, ses messages, les coups de cœurs musicaux de l’artiste, ses projets, Jok’Air a répondu à nos questions…
Salut Jok’Air ! Tout d’abord, félicitations pour ton disque, comment vas-tu ?
Ça va, tranquillement, et toi ?
« J’ai enfin réussi à me présenter et à montrer qui je suis… »
Ton album « Jok’Rambo » est sorti il y a une quinzaine de jours maintenant. Es-tu satisfait des retours presse et public jusqu’ici ?
Je suis satisfait de fou ! Mon premier album a été super bien accueilli, ça déchire ! J’ai enfin réussi à me présenter et à montrer qui je suis, le temps d’un disque. Et les retours sont plus qu’encourageants pour la suite. À moi de me surpasser encore plus !
Si « Jok’Air » devait entrer dans le dictionnaire et que l’on te demandait d’en écrire toi-même la définition ?
Hum… Ce serait peut-être : « no limites », ou bien « sortir des limites » ! Artistiquement.
Si tu devais définir un cadre d’écoute idéal pour ton album, pour qu’il révèle tous ses secrets, ses messages, quel serait-il ?
Je dirais : « Paris… Le lendemain de l’incendie de la ville de Paris. Ue histoire qui commence un matin après que Paris ait brûlé et qui se termine le soir avec une lueur d’espoir ! »
Quand on écoute ton album, c’est un peu le grand écart musical entre des titres comme « Daddy », très pop, « Mon Survet » ou « TSN ». Te sens-tu à l’étroit avec l’étiquette « rap – rappeur français » ?
Non, pas du tout. Être rappeur, c’est glorifiant, c’est être un artiste aujourd’hui ! Tant mieux pour certains, tant pis pour d’autres. Moi, je fais de la musique, après… L’étiquette « rap » ou « rappeur français », c’est ce que je suis à vrai dire !
Le morceau « TSN », comme son clip, possède une forte charge émotionnelle. Comment s’est passée l’écriture ? Était-il important d’y ajouter l’image ?
Oui, c’était important de le clipper, d’y joindre l’image, pour comprendre ce que je dis sur ce genre de morceau. Certains peuvent mal comprendre mes propos ou mal les interpréter… En joignant l’image à la musique, je peux donc intervenir sur plusieurs plans. L’écriture du titre s’est faite instinctivement, j’ai eu envie de parler de ça un jour, alors je l’ai fait…
Tu apparaît torse nu sur la pochette, tes choix artistiques sont culottés : tu sembles être quelqu’un de très audacieux. Et pourtant je ne m’empêcher de percevoir chez toi un côté solitaire et très mélancolique à l’écoute de ton disque. Mais peut-être que je me trompe…
C’est ça, tu ne te trompes pas. Après, pour l’expliquer ou l’argumenter, c’est compliqué. Chacun a son idée là dessus. Toi, par exemple, tu as tes arguments mais, encore une fois, tu ne te trompes pas…
« Quand je finis un morceau, je passe directement au suivant et je me dis : Il faut que le prochain soit beaucoup mieux que le précédent ! »
Tu n’es pas nouveau dans le rap jeu. Tu as déjà plusieurs projets à ton actif, en solo ou en groupe. Avec l’expérience, est-ce-qu’il t’arrive quelques fois de jeter une oreille en arrière et de te dire : « Sur ce morceau, j’aurai pu changer ceci, rapper plutôt comme cela… » ?
Non, parce qu’en général, quand je finis un morceau, je passe directement au suivant et je me dis : « Il faut que le prochain soit beaucoup mieux que le précédent ! ». Je ne m’attarde pas sur ce qui est sorti, mais sur ce qui est sur le point de sortir ! Et à chaque fois, c’est comme cela que ça se passe.
Dans ma chronique, j’ai comparé ton titre « Mon Survet » au « Réseaux » de Niska, dans son efficacité. Est-ce que tu es à l’aise avec la comparaison – avec d’autres rappeurs – en général ?
Que je sois à l’aise ou pas avec cela, la comparaison se fera toujours ! Et, à vrai dire, si tu compares mon titre « Mon Survet » à « Réseaux » de Niska, c’est bon signe ! On parle quand même du morceau rap de l’année 2017, donc c’est valorisant ! Tu ne peux pas être « contre » la comparaison. À partir du moment ou tu sors dans la rue, tout est comparé : Pepsi avec Coca, iPhone avec Samsung… C’est pareil pour les artistes, on ne peut rien faire, le monde est fait comme ça…
« Le rap français, aujourd’hui, s’est tellement diversifié que le beat, la base du son, n’est même plus rap… »
J’ai aussi cité Chief Keef et ODB. En 2018, le rap américain a-t-il toujours de l’avance sur le rap français ?
Oui, énormément ! Le rap américain est en avance tout simplement parce qu’il est resté… Le rap américain ! Le rap français, aujourd’hui, s’est tellement diversifié que le beat, la base du son, n’est même plus rap, tu vois… C’est un truc qui n’arrive pas aux Etats-Unis. On ne parle pas juste d’un an de retard. Certes, le rap français aussi continue d’avancer mais dans deux sens en même temps. Parfois, on continue d’appeler ça « rap » parce que c’est des mecs du quartier qui font ça… Et l’avance n’est pas juste artistique, c’est aussi tout ce qu’il y a autour. En terme de communauté, par exemple. Il y a une énorme communauté rap qui reste très fidèle aux US. Il y a bien une communauté rap aussi en France mais, la plupart du temps, elle va apprécier seulement ce qui buzz ou ce qui sort du rap en terme d’instrus…
Qu’écoutes-tu en ce moment ? Des coups de cœur à partager ?
Playboi Carti ! Son dernier album, le morceau avec Skepta, avec Nicki Minaj… L’album tue ! J’adore l’ambiance insufflée par Pi’erre Bourne, le beatmaker. J’aime aussi Metro Boomin mais ce qu’a fait Pi’erre Bourne est fou…
« Je vais revenir avec des inédits ! »
Les québécois aiment beaucoup le rap français, aura-t-on la chance de te voir performer ici bientôt ?
C’est mon rêve de venir un jour performer à Montréal ! Je n’en ai pas encore eu l’occasion et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre si un jour je viens au Québec… Ce qui est sûr, c’est que je forcerai le passage ! Et s’il y a du monde qui m’écoute ici, ça fait plaisir et j’espère très vite venir vous voir.
Quelles sont tes prochaines échéances ? Des enregistrements, des clips, des concerts ?
Oui, des enregistrements, l’enregistrement des prochains projets ! Les clips et les concerts viennent avec mais l’enregistrement prend le dessus sur tout. Cet été, je vais enchaîner les showcases en France. Des clips, il y en aura pour défendre « Jok’Rambo » et je vais revenir avec des inédits !
Merci Jok’Air, je te laisse le mot de la fin…
Merci à vous Inter-Peura ! Merci de m’accorder cette vitrine auprès du public québécois que j’espère très vite rencontrer pour partager un gros turn up et un gros délire en direct du Québec ! C’était Jok’Rambo !
Merci à Jok’Air et à son manager Isma Ka pour leur gentillesse et leur disponibilité !
Retrouvez ici notre review de Jok’Rambo !