Qui dit fin de l’année, dit arrivé des Tops. On en profite pour vous partager nos pépites de l’année 2017. Du rap québécois au rap belge, en passant bien sûr par le rap français, ce top francophone est réalisé en fonction de plusieurs critères.
En nous basant sur les lyrics, les prods et les clips, nous avons réalisé un top 10 de nos artistes favoris de cette année. Le rappeur vient en premier, mais il ne faut pas oublier qu’il y a toute une équipe derrière un projet artistique. Du coup gros shout out à tous les réalisateurs, producteurs et beatmakers qui ont travaillé avec ces artistes.
VALD
Depuis longtemps VALD est dans le paysage du rap français, mais c’est vraiment cette année que le rappeur originaire du 93 a pris de l’ampleur. Avec Agartha, Vald a contaminé la France avec son délire. Sous ses apparences de troll, Vald est un artiste très complet qui a réussi à affirmer son second degré, sa provocation et ses revendications. Même s’il y a eu quelques polémiques comme Shoot un ministre, cela ne l’a jamais inquiété. Au contraire, comme un vilain petit canard, il en rajoute une couche. Il a quand même publié un de ses clips sur PornHub. Avec son album, il a su aussi prouver son talent de mélomane. Entre des morceaux plus techno comme Eurotrap, ou vraiment cloud trap sombre comme Kid Cudi, il a proposé avec cet album un travail abouti et à la hauteur de son talent.
Roméo Elvis
Considéré comme la révélation belge de l’année, Roméo Elvis a réussi à s’imposer sur la scène francophone. Avec une belle apparition à Montréal aux Francofolies et au Belmont avec nos potos de Smoking Camel, le bruxellois arrive à mêler humour et rap provocateur. Toujours en mode second degré Roméo a su convaincre avec sa voix grave, mais surtout avec un talent artistique que nul ne peut nier. Il arrive à mixer du rap et une sorte de variété moderne qui du coup, plait au plus grand nombre. Certains de ses morceaux visent un public assez jeune, mais il a pu démontrer une vraie maturité sur le projet « Morale 2″, sorti avec le très talentueux Le Motel.
KEKRA
En mode OVNI du rap français, Kekra a cassé le game cette année. Il n’a juste aucun featuring, a sorti deux albums en un an et voyagé dans quasiment toute l’Asie. Comme un dealer de son, Kekra a frappé fort avec 9mili, qui l’a fait connaitre auprès du grand public. Toujours masqué, le protagoniste se veut discret, mais surtout d’une autre planète. En effet, c’est tellement poussé que ça en devient intéressant. Enfin un rappeur français qui kick sur du grime! À fond dans le délire UK, Kekra affectionne vraiment ce type d’instru, et il arrive à poser dessus sans aucun problème. Son album VREEL3 est à écouter sans modération.
Freeze Corleone: 667
Alors là c’est plus qu’une personne mais un groupe dont il est question, ou plutôt un gros délire élitiste de Mangemort. On a encore peu d’informations sur eux, mais on a quand même de quoi à se mettre sous la dent. À fond dans le lean et la « conspiracy theory », la secte est, parait-il, originaire de Dakar, et s’est infiltrée sur Paris. On ne sait pas exactement combien ils sont dans l’EKIP, mais il y a quelques noms qu’on a retenu. Tout d’abord Freeze Corleone, en tant que roi-sorcier du clan, le plus connu. Il a sorti pas mal de sons sur youtube, et sa page soundclound est vraiment fournie. En 2017 il a sorti T.H.C, une mixtape de qualité mais beaucoup moins sombre que sa précédente, F.D.T. Prenez le temps de vous perdre sur toutes les pages de chacun des membres de la secte. Notamment celles de Osirus Jack, Slim C, Norsacce Berlusconi sans oublier Afro $amurai.
LOMEPAL
Enfin. Enfin, Lomepal a balancé son album. Comme la grosse annonce de 2017, FLIP est peut être la consécration du rappeur. Après de multiples EP, il nous a proposé cette année un projet mature et vraiment complet. Avec cet album, il développe très bien sa thématique de changement de personnalité et du désir de tuer son égo. À travers les 15 titres de l’album, il explique cette dualité entre le lui individualiste, égocentrique, matérialiste et le lui un peu plus hippie, qui au final aspire au partage, à l’amour et la prospérité. Ainsi, comme le flip d’un skate il passe d’un personnage à un autre. Les featurings de l’album sont aussi très lourds. On retrouve notamment Népal et Doums sur le son « Lucy », un des meilleurs morceaux du projet. Puis petit cadeau pour la fin de l’année, le rappeur parisien a sorti une version Deluxe qui vient rafraîchir le rap game. Avec des versions acoustiques vraiment propres, Lomepal s’affirme de plus en plus comme un artiste qui transcende les frontières du rap.
FOUKI
C’est la bonne découverte de cette année. Il incarne cette nouvelle génération de rap québécois. Dans un délire vraiment montréalais, il représente le Plato Hess. Rap de bobo diront certains, nous y voyons plutôt un gars qui aime rapper et qui bosse pour ça. Accompagné de Quiet Mike il développe un style vraiment personnel où il mélange flow détendu, pozei et questionnement sur sa vie. Genre les femmes, sa famille, ses potes. Très classique certes, mais efficace. Vraiment cool à voir en concert, il dégage une bonne énergie avec son crew et ses sons te feront assurément viber en soirée. Les prods du Michel Silencieux sont juste excellentes, et on a hâte d’écouter leur album en 2018, signé sous le label 7ème Ciel.
LORD ESPERANZA
A l’origine du duo Pala$$ avec son collègue Nelick, Lord Esperanza est maintenant une référence du rap français et c’est tant mieux. Après le projet « Drapeau Noir » qui fut quand même une très belle découverte, Lord Esperanza a balancé son album Polaroïd. Ce dernier représente un projet artistique vraiment complet. On y voit bien la personnalité assez lunatique du Lord qui prend scène. Tantôt mégalomane et égocentrique, tantôt révolutionnaire et solidaire, c’est un réel combat de personnalité qui prend place dans cet album. Un choix artistique osé, mais qui fonctionne au final. Ainsi le jeune rappeur a pu poser ses marques dans le rap game, et risque de continuer à faire du bruit dans les années à venir.
SIBOY
Le « gangsta rap » avec Siboy c’est toujours un régal. L’artiste a déjà un talent de chanteur hors normes, digne d’un bon métaleux. Mais ses lyrics sont aussi très poussés et bien fignolés. Le son « BQC » de l’album « Spécial » est particulièrement bon et donne envie de tout faire sauter. Car oui, quitte à faire du son « sauvage », autant bien le faire. Pas de demi-mesure, soit on est pirate soit on ne l’est pas. Repéré par Booba, le rappeur de Mulhouse a aussi fait une apparition chez COLORS qui mérite le détour.
DAMSO
Pas besoin de le présenter, Damso est maintenant une figure majeure du rap francophone. Avec « Ipséité » paru en avril 2017, le Bruxellois a mis la barre vraiment haut. Il faut plusieurs écoutes pour vraiment comprendre le délire. À travers le terme « ipséité », le rappeur a voulu expliquer la faculté de rester soit même malgré les changements qui arrivent. C’est ce qu’il déclare dans une interview, et il explique bien le côté personnel de cet album. Il a même numéroté la tracklist des 14 premières lettres de l’alphabet grec. Damso a aussi fait partie de la bande-son du film Tueurs, qui regroupe un ensemble hétérogène d’artistes belge.
DI-MEH
La Suisse ce n’est pas que des montagnes et des banques. On y trouve aussi des jeunes rappeurs francophones bien énervés. Di-Meh de la SuperWakClique c’est un peu le pote que tout le monde voudrait avoir. Avec un vrai don pour l’impro, il est aussi un show-man né. Di-Meh a un côté rockeur qui vient surement de ses années de skate. En 2017, il a sorti « Focus », qui est à l’heure actuelle le projet le plus complet du chanteur. Un album sans complexe qui raconte juste la life d’un jeune qui traîne dans la ville comme un pharaon. On y retrouve notamment une prod de nos amis Nokliché intitulée « Shine ».